PRÉSENTATION DE L’OUVRAGE LE HASARD ET LA NÉCESSITÉ DE JACQUES MONOD
Conférence
Présentation de l’ouvrage Le hasard et la nécessité de Jacques Monod
13.6.2017 – 18h00
Médiathèque de l’IDECAF
Entrée libre
Langue : Vietnamien
Intervenants :
- Ha Duong Tuan, traducteur
- Chu Hao, directeur des éditions de la Connaissance
Le hasard et la nécessité de Jacques Monod est paru en 1970. L’auteur part des dernières découvertes de la biologie moléculaire pour aboutir à une réflexion philosophique concernant l’évolution des hommes et de la société humaine.
La croyance la plus fondamentale de l’auteur et de presque tous les scientifiques de nos jours s’exprime dans ce postulat : « la nature est objective, et non projective« . La nature existe en dehors de la conscience humaine, et son existence est sans aucune finalité. Monod juge « animistes » les théories qui reposent de façon explicite ou implicite dans leurs fondements les plus obscurs sur une « volonté » ou une « projection » (telles les théories de Hegel, ou Marx, Engels, Bergson, Teilhard de Chardin, etc.). Monod conçoit l’apparition du vivant et par suite de l’humanité comme un pur fruit du hasard. Et cependant la nature entière est soumise à la nécessité des lois physiques.
Pourquoi l’évolution de la biosphère terrestre est-elle clairement projective vers des formes de plus en plus complexes? Pour les théories classiques la projection transcendantale va de soi. Cette question fondamentale devient un problème philosophique inédit et des plus ardus pour Monod qui doit la résoudre en se basant uniquement sur les lois physiques de la nature, objective, et non projective. Le contenu scientifique de l’oeuvre, qui occupe plus de la moitié des chapitres, présente le processus d’évolution de la biosphère depuis la molécule organique la plus simple jusqu’à l’apparition de la conscience humaine et de la conscience sociale. C’est aussi une explication scientifique très riche du jeu subtil de la combinaison du hasard et de la nécessité.
Avec une telle conception de la nature, des hommes et de la société, comment pourrait-on jeter les bases d’une éthique ? Pour conclure son ouvrage, l’auteur explique pourquoi ceci est un problème ouvert : les croyances métaphysiques qui sont apparues à travers les siècles sont moribondes, et il ne reste que le constat suivant : « l’éthique de la connaissance est également la connaissance de l’éthique« . Désormais il n’y aura plus de sauveur suprême, l’homme ne peut que prendre l’attitude d’objectivité scientifique comme base de la culture moderne pour pouvoir ainsi faire face à un choix conscient et libre entre « le Royaume et les ténèbres« .