La coopération franco-vietnamienne dans le domaine de la santé : une longue et riche histoire

Le XIXème siècle a vu naître les premières relations entre la médecine française et la médecine vietnamienne. Le premier accord de coopération, conclu dans les années 1880, portait sur la mise en place à Hanoi d’un « Brevet d’enseignement aux techniques médicales » permettant aux jeunes praticiens vietnamiens de s’initier à la médecine française en général et à la vaccination, à la petite chirurgie et à l’ophtalmologie en particulier.

Le Vietnam est devenu le théâtre du développement de la vaccination et de la recherche bio-médicale, avec l’ouverture en 1890 du premier Institut Pasteur d’outre-mer à Saigon, puis de l’Institut Pasteur de Nha Trang et de celui de Hanoi. Ces instituts contribuèrent à l’essor des disciplines telles que l’épidémiologie,  la santé publique et  la médecine tropicale. Le développement des techniques de radiographie et de radiothérapie s’est concrétisé avec la création dans les années 20 de l’Institut du Radium de l’Indochine.

Au début du vingtième siècle, en 1902, fut créé à Hanoi le Collège de Médecine de l’Indochine, dirigé par Alexandre Yersin qui jeta les bases de la formation universitaire dans le secteur de la santé. A partir de 1904, les étudiants en médecine vietnamiens se virent confier des responsabilités au sein du jeune système de santé vietnamien. Les premiers stages dans les hôpitaux français commencèrent en 1909. L’Ecole de Médecine de Saigon, branche du Collège de Médecine de Hanoi, ouvrit ses portes en 1947.

Pendant les années de guerre, médecins français et vietnamiens sont restés en contact étroit et l’enseignement de la médecine française a perduré. De nombreux médecins vietnamiens issus de la formation française ont été étroitement liés à la lutte pour l’indépendance du Vietnam, comme le Doyen Ho Dac Di, qui effectua en 1945 la première rentrée universitaire de la faculté de médecine dans le maquis, le Professeur Ton That Tung, chirurgien diplômé en 1937 qui installa à partir de 1946 des hôpitaux de campagne mobiles, ainsi que le Professeur Nguyen Van Huong, chef de laboratoire de l’Institut Pasteur de Saigon qui fabriqua des vaccins dans le maquis et devint Ministre de la Santé en 1968.

A partir de 1984, les ébauches de la coopération franco-vietnamienne dans le domaine de la santé ont été tracées avec l’accueil de jeunes spécialistes vietnamiens dans les hôpitaux français faisant fonction d’internes (FFI). Une coopération plus complète et aux objectifs clairement définis s’est progressivement mise en place pour aboutir à la signature, le 10 février 1993, d’accords intergouvernementaux dans le domaine de la santé.

Depuis lors, de nombreux programmes de coopération ont vu le jour et se sont développés en fonction des besoins de la communauté médicale et de la population vietnamienne.

Les enjeux actuels en matière de coopération santé consistent à mieux intégrer l’action bilatérale de la France à l’action multilatérale en réponse aux stratégies élaborées par le gouvernement vietnamien.

La coopération française au Vietnam dans le domaine de la santé en 2015 : formation, partenariats inter hospitaliers, recherche et contribution majeure au Fonds Mondial de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme.

Elle s’inscrit  dans le cadre des priorités de la stratégie de la France centrée sur l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Depuis 1993, date de la signature de l’accord intergouvernemental de coopération dans le domaine de la santé, la France s’est très largement investie dans la formation pour répondre aux besoins exprimés par les institutions du Vietnam. Les liens créés ces vingt dernières années, basés sur l’excellence et les transferts de compétences sont les vecteurs d’échanges dans le cadre de projets de coopération inter-universitaire et inter-hospitalière qui visent à accompagner le système de santé vietnamien dans ses profondes mutations.

La lutte contre le VIH /SIDA, la Tuberculose et le Paludisme, pilier de l’objectif du millénaire  n°6, est une priorité de notre coopération. La France, par son engagement financier au Fonds mondial (2ème contributeur), sa mobilisation d’expertise et son approche innovante en matière de levée de fonds (Unitaid), est l’un des pays les plus engagés au monde en termes de solidarité internationale, en particulier dans la lutte contre ces trois maladies.

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